Fascias – Épisode 2 : On les ressent sans les reconnaître.

Tu connais cette sensation où quelque chose dans ton corps est « tendu » mais que tu n’arrives pas à situer ? Ou ces impressions de raideurs, fatigue physique, et de courbatures qui n’ont pas lieu d’être ?

Spoiler : ce n’est peut-être pas “juste dans ta tête”, mais dans tes fascias.
Ce grand réseau hyper sensible qui ressemble à une toile d’araignée intérieure gélatineuse enveloppant, reliant et soutenant tes os, tes organes et tes muscles.
C’est une mémoire corporelle vivante qui enregistre les mouvements, les chocs, les stress… et parfois, les garde un peu trop bien.

Des chercheurs comme Robert Schleip (Fascia Research Group, Université d’Ulm) ont montré que ce tissu n’est pas un simple “film plastique”, mais un organe sensoriel à part entière, richement innervé et contractile.

👉 Tu bouges moins → ils se figent.

Pas besoin d’avoir soulevé de la fonte pour sentir ton corps grimacer le lendemain : rester assis trop longtemps suffit. Tes fascias adorent le mouvement — sans ca, ils se collent, se contractent, et se rigidifient. Un peu comme un gel qui sèche au soleil…

Des études en médecine du sport confirment que le fascia est hautement adaptable : il se réorganise selon les contraintes mécaniques et la mobilité du corps.

Résultat ? Raideurs, tiraillements, fausses courbatures…
Pas celles qui font dire « ah, ça bosse là-dedans ! », mais plutôt celles qui s’installent insidieusement après 8h sur un ordi, 30 min de voiture, et un épisode ou deux en mode canap-chill.

👉 Tu stresses → ils se tendent.

Le stress, c’est une réaction naturelle du système nerveux.
À l’origine, il servait à te filer un boost de cortisol pour fuir ou te battre quand ta vie était en danger. Sauf qu’aujourd’hui, c’est plus un tigre qu’on craint, mais un mail en rouge, une remarque mal placée, ou une réunion imprévue, un discours en public…
Et pourtant, ton corps réagit de la même manière : tension, vigilance, repli.
Et les fascias, eux, enregistrent tout. Ils se contractent, se figent, et parfois, restent coincés en mode “survie”.

👉 Tu te masses, tu respires, tu bouges → ils relâchent.

Et, parfois… ça s’ouvre.
Là, tu peux ressentir une agréable pesanteur ou de la légèreté, un soupir qui sort, un bâillement, une larme au coin de l’œil ou juste cette sensation douce que “ça respire dedans”.
L’espace revient. Ça circule à nouveau.
Comme si ton corps disait : “merci, j’en avais besoin.”
Pas besoin de creuser, ni de comprendre. Juste d’être là, de laisser faire. Ton corps sait libérer ce qu’il est prêt à lâcher.

Les fascias, c’est scientifique, pas ésotérique.
C’est de la matière vivante, innervée, intelligente qu’on a découvert seulement depuis quelques années . Et le massage, le mouvement doux, la respiration : c’est comme leur jouer un de leur morceau préféré.

💧 Et il y a un détail souvent sous-estimé : l’eau.

Tes fascias sont faits d’une matrice gélatineuse où circule le liquide interstitiel. Quand tu es déshydraté·e, ils perdent en glisse, en souplesse, en élasticité.
C’est un peu comme si tu essayais de plier un spaghetti sec au lieu d’un spaghetti cuit.
Alors oui, boire de l’eau ne résout pas tout… mais ça aide beaucoup.

Les études sur la structure du fascia et son hydratation (StatPearls, NCBI) montrent qu’une bonne hydratation améliore la transmission mécanique et la récupération tissulaire.

🎯 En séance, c’est souvent à eux que je parle en premier.

Ils forment un réseau sans couture, sans début ni fin, qui relie tout à tout : muscles, os, organes, nerfs…Un tissu qui sent, qui garde en mémoire, qui capte les micro-mouvements et les grandes tempêtes. Ils savent.
Et parfois, les écouter, les toucher, les inviter à bouger… ça suffit à dénouer pas mal d’histoires.

Si t’as envie de comprendre un peu mieux ce que ton corps raconte :
Les fascias, c’est un bon point d’entrée ! 🙂

Et si t’es du genre curieux·se, accroche-toi :
Le prochain épisode risque de changer la manière dont tu perçois ton corps — littéralement.

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